Brittany Ferries en chiffres
Depuis 1972, Brittany Ferries assure des liaisons entre l’Irlande, la France, l’Angleterre et l’Espagne. En 50 ans, le simple transport de passagers a bien évolué : aujourd’hui ce sont 11 bateaux avec restaurants et points de ventes automatisés, entrepôts, cabines, wifi, excursions et propositions de voyages qui voguent au large de la France.
Plus de 4000 personnes font tourner les navires : marins dont on doit planifier le travail, personnel servant d’interface avec les douanes ou les transporteurs routiers, métiers de l’hôtellerie avec la gestion des cabines, sécurité, marine marchande, ainsi que les métiers support transverses comme les RH, la paie, la comptabilité et, évidemment, l’IT.
Le contexte - Services à bord, brexit, télétravail :
l’IT prend le virage du cloud
Jusqu’à maintenant hébergée sur trois datacenters en propre, l’infrastructure informatique de Brittany Ferries ne correspond plus à son besoin.
De plus, comme pour bien des entreprises, la crise sanitaire a profondément modifié l’organisation de la compagnie avec le passage au télétravail pour les métiers qui le pouvaient. Si auparavant, la plupart des ressources étaient basées aux alentours du siège à Roscoff en Bretagne, maintenant, elles se répartissent du Grand Ouest jusqu’à Paris, entraînant un changement profond de la façon dont les collaborateurs travaillent.
Enfin, depuis la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne, le transport de marchandises et de passagers a pris des ampleurs pharaoniques d’un point de vue administratif : le nombre de déclarations à faire aux douanes en entrée est monté en flèche, avec tous les impacts opérationnels que ça implique, depuis le fret jusqu’aux listes des passagers à déposer 24h avant le départ du bateau (ainsi que les embarqués réels).
Cependant et même si Brittany Ferries doit maintenant s’interfacer avec des systèmes qui sont arrivés après le Brexit, ce n’est pas le déclencheur à repenser l’IT. Le brexit a conforté l’armateur dans l’idée qu’il fallait absolument disposer de systèmes flexibles, adaptables et personnalisables et dont on puisse sortir des données facilement.
Le besoin- Le move-to-cloud pour gagner en réactivité et adapter rapidement l’IT aux évolutions
Brittany Ferries a donc décidé d’entamer une stratégie move to cloud pour au moins deux raisons :
D’abord, pour des besoins d’efficacité et de rapidité dans la mise en place de nouveaux projets, nécessaires pour répondre aux nouveaux enjeux de Brittany Ferries qui nécessite de plus en plus d’IT embarquée sur les bateaux (gestion des cabines, réservations à bord, wifi aux passagers, sans même parler de la navigation…)
D’autre part, les deux datacenters arrivent à leur capacité maximum et coûtent toujours plus cher : le coût d’une duplication d’une machine virtuelle (VM) on-premise et celui d’une VM équivalente dans le cloud sont sans rapport.
De nombreux tests avaient été faits sur AWS, Azure et Google Cloud Platform, couplés avec la solution Kubernetes (le système open-source permettant d'automatiser le déploiement, la mise à l'échelle et la gestion des applications conteneurisées) ainsi que d’autres solutions IaaS. Deux applications ont ainsi été déployées en production sur Kubernetes, l’une sur AWS, l’autre sur GCP.
Brittany Ferries a finalement fait le choix de Kubernetes sur Google Cloud, et c’est dans ce contexte et avec la volonté d’entériner ce choix qu’ils ont fait appel à un architecte cloud pour les accompagner dans cette transformation.
Le choix de SFEIR pour la stratégie move to cloud :
une recommandation Google
C’est Google Cloud qui a proposé SFEIR comme partenaire privilégié et plus précisément Pierre-Gilles Mialon comme architecte de cette nouvelle organisation. Grâce à son expertise et sa parfaite vision de la plateforme, les différents entretiens, qui se sont particulièrement bien passés, ont permis un onboarding rapide.
La solution- Kubernetes + Google Cloud Platform :
mutualiser les ressources
Afin d’uniformiser les pratiques, un prototype de cluster Google Kubernetes Engine multi-tenants a été co-réalisé en s’appuyant sur l’expression des besoins existants sur le cloud. Une fois ce prototype validé et donnant satisfaction aux différents acteurs, sa production a été lancée. Ensuite, une migration des actifs de Brittany Ferries sur cette nouvelle plateforme a été faite.
L‘objectif était double : d’une part étanchéifier les applications qui tournent dans un même cluster pour les isoler les unes des autres et d’autre part remettre de l’ordre dans la chaîne de déploiement et dans la manière de gérer les droits d’accès au cloud des applications de Brittany Ferries
« L’expertise technique de Pierre Gilles Mialon a vraiment aidé à mettre en place des bonnes pratiques et une architecture à l’état de l’art sur cette conteneurisation des charges de calcul qui ont migré dans le cloud », explique Eric Bustarret, Head of IT Architecture chez Brittany Ferries.
En parallèle, depuis juin 2021, les équipes opérationnelles de Brittany Ferries sont formées par Pierre-Gilles et SFEIR accompagne aussi le prestataire en charge du site de réservation web (un cluster administré par le prestataire mais loin d’être en 24/7). La migration du site s’est faite au mois de mars sur le POC désigné. Une cellule d’échanges autour des pratiques DEVOPS a été mise en place entre la Brittany Ferries et ses prestataires afin de continuer le travail entrepris.
« Kubernetes est la pièce majeure qui orchestre tout le reste de notre IT et notre passage au cloud. Cette innovation permet de gérer toutes nos applications et surtout faire converger un état attendu vers un état final », confirme Eric Bustarret.
Kubernetes gère l’orchestration des droits et des bases, permettant ainsi d’opérer les ressources cloud avec une même unité de langage pour tout le monde.
« Sans compter que déployer une application ou un package devient un jeu d’enfant en utilisant des packages complets que l’on duplique », ajoute Pierre Gilles Mialon, Senior Cloud Consultant chez SFEIR.
Résultats - Gagner en réactivité et réduire les coûts.
Aujourd’hui, tous les projets sont automatisés et le mode Infrastructure As Code favorise la réutilisation des process ou assets déjà en place. Quand il fallait trois jours pour déployer une VM, aujourd’hui 20 minutes suffisent.
D’autre part, Brittany Ferries sait mieux identifier les coûts d’hébergement de chacune des applications.
Comme Kubernetes opère toutes les ressources, il devient simple de généraliser une stratégie FinOps permettant de réaliser du Charge Back par équipe.
En termes de monitoring, beaucoup moins de tâches sont gérées manuellement grâce à l’automatisation permise par Kubernetes et l’architecture cloud : en conséquence, beaucoup moins d’incidents sont remontés aux équipes opérationnelles.
Déployer à la demande
Cette structure plus flexible permet le déploiement de machines et d’applications à la demande dans un environnement complètement automatisé, pour peu que les développeurs sachent décrire leurs besoins via des fichiers de configuration précis. Mieux : le cloud permet aussi de revenir en arrière (annulation de VM, version antérieure) si un dysfonctionnement devait survenir.
Alors qu'auparavant il était indispensable de faire appel aux équipes opérationnelles pour mettre en production, c’est aujourd’hui totalement automatisé : cela soulage d’une part les opérationnels, et d’autre part les développeurs gagnent en vélocité.
Enfin, s’agissant de la continuité de services (PCA) et de reprise d’activité (PRA), l’infrastructure étant As Code, il devient simple d’intervenir et de réagir rapidement.
Demain
Move to cloud : la route est longue
Aujourd’hui, la solution Kubernetes gère le site ecommerce et booking, soit plus de 100 M€ CA par an, ainsi que la planification des traversées, les emplois du temps des marins… Brittany Ferries va continuer son passage au cloud, même si tout n’est pas automatisable, que ce soit pour des raisons de sécurité ou de dépendances à d’autres solutions.
Cette transition vers le cloud est un projet qui va s’inscrire dans la durée.